mercredi 12 août 2009

Interview MVP

- Interview d'MVP qui nous parle de son passage à Hollywood, de sa relation avec Sherri Shepherd, de ses meilleurs matches, du pire, des lutteurs qu'il aimerait affronter et de son rôle auprès des jeunes et de l'influence de son passage en prison (passage que je vous recommande chaudement). 

Q : Vous êtes récemment apparu aux BET Awards (cérémonie récompensant les meilleurs artistes noirs-américains) avec Sherri Shepherd. Comment avez-vous ressenti cette expérience ? MVP va partir à Hollywood ? 

MVP : Tout d'abord, MVP à Hollywood, c'est du rêve. MVP est Hollywood ! C'était vraiment une expérience géniale. J'ai eu l'opportunité de rencontrer des tas de gens que je n'aurai jamais eu la chance de rencontrer ailleurs. Notre rythme de vie est exténuant car nous sommes sur la route 300 jours par an. J'ai pu marcher sur le tapis rouge et sous les projecteurs et je crois que j'ai attrapé le virus de la célébrité. Ça me semblait même irréel parfois, parce que j'étais aux BET Awards, qui est devenu un show hommage à Michael Jackson et j'ai eu la chance de voir les O'Jays sur scène. J'étais entouré par des icônes légendaires de l'industrie du divertissement et par des gens que j'écoutais et regardais quand j'étais jeune 

Q : Vous dites que vous avez été ravi de rencontrer des gens comme les O'Jays mais qu'avez-vous ressenti quand vous avez vu que des gens comme Arsenio Hall et son fils étaient très heureux de vous rencontrer ? 

MVP : C'est assez étrange parce que j'apparais à la TV avec la WWE depuis environ 3 ans et ma célébrité est encore à construire. Je sais que je suis diffusé dans une centaine de pays, traduis dans 20 langues mais je trouve ça bizarre que des gens comme Arsenil Hall ou Michael Clarke Duncan disent qu'ils sont fans de moi. C'est vraiment cool. 

Q : A part ça, que se passe-t-il entre vous et Sherri ? Est-ce que votre relation est sérieuse ? 

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MVP : Je suis toujours effaré que les gens parlent tout de suite de mariage. Nous étions sur le tapis rouge et quasiment tout le monde nous demandait "C'est quand le mariage ?". Sherri et moi sommes de très bons amis et les BET Awards étaient notre troisième sortie publique et les gens parlent déjà de mariage. Il y a un journaliste qui parlait avec elle puis qui m'a demandé : "elle est comme ça à la maison ?" Elle est une femme merveilleuse et j'ai vraiment eu de la chance de la rencontrer. Nous sommes vraiment de très bons amis. 

Q : Vous êtes en déplacement chaque semaine de l'année. Est-ce que les taches ménagères de votre maison sont devenus un luxe ? 

MVP : La plupart du temps, je n'ai pas le temps de laver mes vêtements. Pour moi, c'est important de me débarrasser de mes fringues sales et d'en prendre des propres pour repartir. Une chose toute simple comme cuisiner sa nourriture dans sa propre cuisine, que beaucoup de gens pensent naturel, est impossible pour moi. Je mange à l'extérieur tout le temps. Je suis toujours dans les restaurants, je ne mange jamais de repas fait maison sauf dans de rares occasions où mon cousin, qui est aussi mon manager, est spécialiste de la cuisine des Caraïbes. Ça pour moi, c'est du luxe. Me réveiller dans mon propre lit aussi. Je vis dans des hôtels tout autour du monde alors me retrouver à la maison et me réveiller dans mon lit est vraiment très agréable. 

Q : Qu'est ce qui est le plus gratifiant quand on est une superstar de la WWE ? 

Le travail de la WWE est de mettre des sourires sur les visages des gens. Quand j'étais enfant, je me rappelle m'être trouvé nez à nez avec Dusty Rhodes. Je suis resté sans voix. Il y a des fois où je suis dehors et je rencontre un petit enfant qui me regarde stupéfait. Je connais ce sentiment, parce que je l'ai ressentis moi-même. Voir un gosse avec un sourire et voulant prendre une photo avec moi... Ça me ramène an arrière. J'ai 35 ans et je me rappelle de moi à 5 ans, Terry Funk m'a regardé et m'a appelé "Petit voyou avec de la morve au nez". Je m'en rappelle très bien, je ne l'ai jamais oublié. Pouvoir donner ce genre de souvenirs à des enfants et se dire que dans 10 ou 15 ans, ils s'en souviendront et diront "J'ai rencontré MVP une fois et il était vraiment cool" est une des choses les plus gratifiantes dans ce métier. 

Q : Les fans de la WWE sont des fanatiques. Est-ce qu'il y a un exemple de fan de ce genre qui vous a marqué ? 

MVP : J'en ai un qui m'a marqué. A Wrestlemania, j'ai dû participer à une séquence "Questions-Réponses". Mon frère Todd était avec moi. Alors que nous marchions derrière l'arène, il y avait un long chemin avec des barrières où étaient massés les fans. J'essayais de signer des autographes et de faire mon chemin à travers les fans lorsque mon attention s'est tournée vers une fille qui venait du Japon. Elle portait sur elle, sa propre version du costume de ring d'MVP. Il y avait MVP écrit sur le dos, les bottes et les gants. Je suis un grand fan de Masahiro Chono (un lutteur japonais) et il a son propre label "ArisTrisT". Elle m'a apporté un cadeau du japon du magasin ArisTrisT. C'étaient des boutons et un tas d'autres trucs. J'étais estomaqué que cette fille, qui me regardait à la TV japonaise, soit aussi fan de moi. Elle a créé son propre costume dans l'espoir qu'elle puisse me rencontrer. J'étais vraiment ému. J'ai demandé à la sécurité de la laisser passer, j'ai pris des photos avec elle et j'ai un peu discuté. Nous avons des gens qui viennent du monde entier... J'espère, avec toute la route qu'elle a faite pour me voir, que j'ai pu lui offrir ce qu'elle était venu chercher. 

Q : Dans tous les matches que vous avez fait, lesquels sont vos favoris ? 

MVP : C'est une question difficile car j'ai eu la chance de lutter contre l'élite du catch. J'ai eu de grands matches contre Jeff et Matt Hardy, l'Undertaker, Kane et bien d'autres de nos plus grandes superstars. Je dirais que mon plus grand souvenir est d'avoir lutté contre Ric Flair au Madison Square Garden. C'était son dernier match dans cette arène, c'était le premier pour moi. C'était comme un passage de témoin, tout le monde connait le Nature Boy, c'est quelqu'un qu'on a tous vu lutter. Avoir l'honneur de lutter contre cette légende au Madison Square Garden est vraiment un des grands moments de ma carrière. 

Q : Y a-t-il un match que vous avez trouvé affreux ? Un match où vous avez senti que tout était mauvais ? 

MVP : Je ne me rappelle plus vraiment la ville et heureusement, il n'était pas télévisé. C'était un triple threat entre moi, Shelton Benjamin et Mr Kennedy. Deux des trois gars étaient en retard à cause du trafic et d'un retard d'avion. On a dû faire ce match alors que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. On a vraiment été énervé. Quand on est revenu en coulisses après notre match, on s'est regardé tout en sachant que ce n'était la faute de personne. C'est le genre de nuit que nous souhaitons tous oublier. 

Q : Y a-t-il quelqu'un avec qui vous aimeriez lutter ? 

MVP : Pour le moment, il y a un lutteur avec qui je n'ai pas eu la chance de travailler : c'est Shawn Michaels. J'ai participé à un match en équipe avec lui au début de ma carrière mais je n'ai jamais eu l'opportunité de lutter contre lui en single match. J'ai déjà lutté contre l'Undertaker, Kane, Chris Jericho, Raven et Triple H mais Shawn Michaels est vraiment l'icône avec lequel j'aimerai faire un match. 

Q : Je dois dire que j'admire votre lucidité sur votre passage en prison. Était-il important pour vous d'utiliser votre passé trouble avec la loi pour expliquer ce qu'il ne faut pas faire aux jeunes ? 

MVP : Aux BET Awards, au moment où ils donnaient une récompense à Alicia Keys, elle a utilisé une citation de Maya Angelou qui disait "On ne peut pas faire toute sa vie en portant des pancartes publicitaires dans les deux mains. Vous devez garder une main libre pour pouvoir jeter quelque chose." Toute ma vie, même à travers les déceptions et les procès, j'ai toujours eu la chance d'avoir une personne qui voit clair en moi et qui a su prendre le temps de me rediriger vers la bonne direction. Que j'accepte cette aide ou non, il y avait toujours quelqu'un qui essayait. Quand j'étais en prison, les détenus plus âgés me disaient que j'étais trop intelligent pour être ici et que la prison n'était pas pour moi. Je les ai écouté, j'ai pris en compte leurs conseils. Dans nos quartiers, il y a une présence écrasante du désespoir alors que nous vivons dans une société qui met en avant le "bling bling" où tout ce qui compte, c'est l'argent qu'on peut avoir. Le problème est que tous nos enfants veulent cela, ils veulent la satisfaction de leur désir dans l'instant. Ils veulent tout tout de suite et la seule chose qui a de l'importance pour eux, c'est l'escroc qui se remplit les poches grâce au cannabis au coin de la rue ou le rappeur qui vend des millions d'album ou le joueur de foot. 

Parfois, ça m'énerve d'être un mec qui divertit, l'un de ces gars qui gagne leur vie en divertissant alors qu'il y a des gens comme les trois frères de Jersey, les trois docteurs ( http://www.threedoctorsfoundation.org/ ), Dr Samson Davis, Rameck Hunt and George Jenkins, je parle souvent d'eux et de les aider. Je veux montrer à ces enfants qu'il y a de l'espoir, qu'il faut apprendre à faire des sacrifices. On n'a aucun succès dans la vie sans une part de sacrifice. Ça m'a pris cinq ans et demi pour entrer à la WWE et j'estime avoir de la chance parce que y a des gars qui ne sont plus là. Ce n'est pas parce qu'ils n'avaient pas assez de talent pour réussir. C'était leur but, ils n'y sont pas arrivés, j'y suis arrivé. Quand je sors et que je parle aux jeunes du quartier qui sont considérés comme de jeunes délinquants, je leur dis "Je sais ce que vous faites, parce que j'ai fait la même chose." Quand je leur dis que j'ai passé 9 ans et demi en prison, soudainement, ils m'écoutent. Ils se disent "Attends une minute, ce mec ne dit pas de conneries". Quand je leur dis que je sais ce que ça fait de manger du fromage "d'état" et du Kool-Aid (une boisson au fruit), ils savent que je parle leur langage. Et je veux juste que les gosses donnent une chance à la vie, qu'ils croient en eux-mêmes et qu'ils réalisent l'impossible. Des gens m'ont dit que je n'y arriverai jamais. Et j'ai réussi. Tout est possible. Je veux être le phare de ces enfants et qu'ils puissent dire : "MVP l'a fait, alors je peux le faire."

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